Nodule thyroïdien

Nodule thyroïdien

En France, plus de 40% de la population au-delà de 50 ans a des nodules thyroïdiens, avec une nette prédominance féminine (4 femmes pour 1 homme). Les indications chirurgicales, dominées par le cancer ou la suspicion de cancer thyroïdien, doivent être limitées.

Certains nodules non suspects mais s’accompagnant d’une hyperthyroïdie, même fruste (nodules « toxiques » ou « prétoxiques » avec TSH basse dans le sang), peuvent conduire à une chirurgie, tout particulièrement si le nodule est volumineux chez un sujet jeune. Dans ces hyperthyroïdies, le traitement alternatif par de l’iode radioactif doit cependant toujours être discuté.

La très grande majorité des nodules thyroïdiens s’accompagne d’un fonctionnement thyroïdien normal (euthyroïdie) et ne nécessite qu’une surveillance qui comporte un examen clinique annuel (palpation cervicale) éventuellement complété par un dosage sanguin de la TSH, et d’une échographie dont la périodicité dépend de la taille et de l’aspect échographique des nodules, du résultat de la cytoponction si celle-ci était indiquée, de l’évolution du nodule, et des facteurs de risques éventuels. La cytoponction peut être proposée sur un ou plusieurs nodules selon leur taille et leur aspect échographique. Elle n’est pas un examen de surveillance et n’est répétée qu’en cas de modification échographique, ou si la première cytoponction n’a pas été informative ou a montré de petites anomalies indéterminées.

La surveillance échographique peut dans la plupart des cas être espacée.

Les nodules sont à l’intérieur de la glande thyroïde. Aussi, lorsqu’une intervention chirurgicale est décidée, l’ablation de tout ou partie de la thyroïde doit être discutée. Lorsque toute la thyroïde est enlevée, on parle de thyroïdectomie totale, lorsqu’elle est partielle, le geste effectué sera une lobo-isthmectomie (ablation de la moitié de la thyroïde), ou plus rarement une isthmectomie (ablation de la partie centrale de la thyroïde).

 Après thyroïdectomie totale, un traitement hormonal quotidien définitif est nécessaire. Il permet de mener une vie normale après une période d’équilibration qui est d’environ 3 mois. La chirurgie thyroïdienne n’est pas anodine. Elle expose à des risques (hypoparathyroïdie avec chute de calcium dans le sang, paralysie récurrentielle avec troubles de la voix). Heureusement, ces complications sont rares et sont surtout exceptionnellement définitives.