Maladies de la thyroïde et des parathyroïdes

Maladies de la thyroïde et des parathyroïdes

La thyroïde est une glande située en bas du cou, se présentant sous forme de deux lobes, à l’image de deux ailes d’un papillon, reliées par un isthme. La thyroïde synthétise, à partir d’iode, des hormones thyroïdiennes qui circulent sous forme libre, appelées alors FT4 et FT3 ; cette synthèse dépend aussi du contrôle par l’hypophyse, et notamment de l’hormone TSH. Ainsi, si la thyroïde fonctionne insuffisamment, on parlera d’hypothyroïdie avec une diminution de la FT4 et FT3 et une augmentation de la TSH pour contrecarrer cette baisse ; en cas d’hyperthyroïdie c’est l’inverse avec un abaissement de la TSH en regard d’une élévation des hormones thyroïdiennes ; ces tableaux d’hyper et surtout d’hypothyroïdie peuvent être plus ou moins marqués sur le plan biologique. Les hormones thyroïdiennes contrôlent un ensemble de métabolismes dans l’organisme (digestif, cardiaque, vasculaire, cérébral) ; toute modification sensible de la sécrétion des hormones thyroïdiennes, en excès ou en insuffisance, peut être à l’origine de tableaux cliniques très variés qui doivent faire suspecter une anomalie du fonctionnement de cette glande. Chaque cas est individuel et mérite d’être discuté avec son médecin. Parmi les causes d’hyperthyroïdie, la cause immunologique fréquente est celle qui aboutit à la maladie de Basedow, qui peut être marquée en outre par des signes oculaires, parfois invalidants ; une prise en charge adéquate s’impose avec mise en route d’un traitement médicamenteux par antithyroïdiens de synthèse pendant 18 mois, pour contrôler la sécrétion excessive d’hormones thyroïdiennes ; les rechutes à l’arrêt du traitement peuvent concerner jusque 50% de la population et dans ce cas un traitement plus radical, chirurgical ou à base d’iode radioactif pourra se discuter. D’autres causes peuvent être recherchées comme l’existence de nodules isolés ou multiples à l’origine d’une hyperthyroïdie. En cas d’hypothyroïdie, là encore des causes immunologiques sont à rechercher, notamment chez la femme jeune avec la maladie d’Hashimoto liée à des anticorps dirigés contre la thyroïde ; un traitement par hormones thyroïdiennes sera à discuter. D’autres causes peuvent aussi être recherchées comme des causes virales, inflammatoires, un contexte de grossesse, une prise médicamenteuse. Dans tous les cas, la mise en route du traitement sera à discuter et à adapter avec le médecin.
Parfois les maladies de la thyroïde se limitent à l’existence de nodules isolés ou multiples mais sans sécrétion excessive ou diminuée d’hormones thyroïdiennes ; dans un tel contexte, l’objectif est de bien caractériser ces nodules, notamment en s’assurant par une échographie, voire une cytoponction, qu’il n’existe pas d’arguments pour un cancer de la thyroïde.
Le cancer de la thyroïde est lui une entité à part, pour lequel nous collaborons activement avec le Service d’Isotopes et de Chirurgie endocrinienne avec notamment les Pr L Lennhardt et F Menegaux pour assurer la prise en charge la plus adéquate. Des cas rares de cancer médullaire, sécrétant de la calcitonine, sont aussi décrits et à suspecter sur des signes spécifiques comme des diarrhées.

A côté de la thyroïde, sont présentes quatre glandes parathyroïdes; il est important de souligner que les hyperparathyroïdies sont très fréquentes, marquées par des taux de calcium parfois très augmentés, une ostéoporose et un risque de calculs rénaux. Cependant, il est important d’exclure avant tout une carence en vitamine D qui est à l’origine d’une hyperparathyroïdie réactionnelle et physiologique.
Plus rarement les maladies de la thyroïde et des parathyroïdes peuvent s’intégrer dans des tableaux de tumeurs neuroendocrines, associant des atteintes de ces glandes mais aussi de la surrénale, du pancréas et de l’hypophyse.