La chirurgie bariatrique

La chirurgie bariatrique

La prise en charge peut s’orienter parfois vers une chirurgie bariatrique (ou gastrique).

Pour qui ?

La chirurgie s’adresse aux personnes présentant une obésité majeure retentissant sur la santé. L’intervention chirurgicale n’est envisagée que chez les personnes dont l’indice de masse corporelle (IMC) ≥ 40 kg/m². L’indication peut être envisagée chez des personnes dont l’IMC est compris entre 35 et 40 kg/m² en fonction de la situation médicale (complications).

La décision d’intervention doit être mûrement réfléchie et discutée avec votre médecin. Dans notre centre les indications sont analysées par une équipe réunissant le médecin, le diététicien, le psychologue, le chirurgien et l’anesthésiste (conformément aux « Recommandations pour le diagnostic, la prévention et le traitement de l’obésité »).

Quelle intervention ?

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La gastroplastie consiste à réduire le volume de l’estomac, à l’aide d’un anneau dont le diamètre peut être ajusté par injection de liquide dans un boîtier situé sous la peau et relié à l’anneau par une fine tubulure. Ainsi, le volume de l’estomac au-dessus de l’anneau est réduit à un volume d’environ 15 à 30 cc.
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La sleeve gastrectomie consiste à réduire le volume de l’estomac grâce à une section de l’estomac dans le sens longitudinal, prenant alors la forme d’un tube. Ainsi, le volume de l’estomac est réduit de 75% pour aboutir à un volume d’environ 60 à 250 cc.

Le by pass consiste en un « court-circuit » digestif reliant le haut de l’estomac à l’intestin grêle. Dans ces conditions, les aliments passent directement du haut de l’estomac à l’intestin. Il en résulte une diminution de la faim, une augmentation de la satiété et un certain degré de malabsorption des aliments.

La majorité des interventions se font par cœliochirurgie. Mais dans certains cas, le chirurgien est contraint avant l’intervention ou au cours de celle-ci de passer à une chirurgie conventionnelle. Au cours de l’intervention est souvent réalisée une biopsie du foie pour analyser le retentissement de l’obésité. S’il existe un calcul dans la vésicule biliaire, le chirurgien peut être conduit à réaliser une ablation de la vésicule. La chirurgie de l’obésité est une chirurgie majeure. Des complications peuvent survenir au moment de l’intervention ou après. Ces complications sont anesthésiques, chirurgicales ou médicales. Dans les suites immédiates de l’intervention, il est possible qu’un transfert en unité de soins intensifs ou en réanimation soit indiqué.

Comment préparer l’intervention ?

L’intervention chirurgicale n’est pas envisagée avant que le traitement médical des complications de l’obésité ait été réglé. L’équipe médicale vous informera personnellement sur les avantages, les inconvénients et les risques (y compris vitaux) de l’intervention. Nous vous demanderons de rencontrer des personnes qui ont déjà été opérées au cours des réunions de patients organisées dans le service tous les mois.

Avant de décider d’une intervention, un suivi régulier est mis en place dans le service. Il est en effet indispensable d’assurer les conditions optimales de décision et de réalisation de la chirurgie. Un bilan psychologique est réalisé ainsi qu’un bilan de santé pour préciser si l’intervention est justifiée, si elle n’est pas contre indiquée et si l’anesthésie générale ne présente pas de risque excessif. Le bilan médical comporte, en particulier, une étude des fonctions cardiaques et respiratoires, de la situation hormonale et nutritionnelle, de l’état dentaire et digestif (fibroscopie gastrique pour vérifier l’état de l’estomac et éliminer certaines maladies du tube digestif contre-indiquant ce type d’intervention). Le dossier de chaque patient est alors discuté lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) associant les médecins, psychologues, diététiciens, chirurgiens et anesthésistes. Généralement c’est au terme d’un suivi préalable de plusieurs mois que l’intervention est réalisée.

Quels résultats ?

Les pertes de poids sont en moyenne de 30% après court-circuit gastrique ou sleeve gastrectomie, et 20 % après gastroplastie avec anneau. Attention cependant, ce sont des pourcentages moyens de perte de poids : certains patients peuvent perdre plus de poids et d’autres moins. Une reprise de poids peut survenir après quelques années surtout si les conseils alimentaires et d’activité physique ne sont pas poursuivis.
La qualité de vie est généralement améliorée. L’effet bénéfique sur le diabète, l’hypertension, le syndrome d’apnée du sommeil est souvent très net, mais des complications sont possibles.
Les 3 types d’interventions peuvent s’accompagner de complications chirurgicales :

  • fuite au niveau des sutures
  • occlusion
  • saignements
  • ulcération pour la sleeve et le bypass
  • déplacement ou retournement du boîtier
  • problèmes avec la tubulure (fuite, rupture)
  • lésions de l’estomac par l’anneau (ulcère, érosion pouvant être responsables de douleurs et d’hémorragie dans l’estomac)
  • déplacement de l’anneau
  • dilatation de l’œsophage ou de la poche supérieure de l’estomac pour les gastroplasties par anneau

Pour les gastroplasties, les principaux inconvénients sont l’intolérance aux aliments solides et les vomissements, également les complications au niveau de l’estomac et de l’œsophage. En cas de douleur, vomissements, troubles digestifs importants, il importe de consulter sans délai. Dans certains cas, une mauvaise tolérance de l’anneau peut conduire à l’enlever.

Les courts-circuits gastriques peuvent entraîner principalement des diarrhées et un « dumping syndrome » (malaise lors de l’absorption trop rapide d’aliments). Les carences en fer, calcium et en vitamines, dénutrition en protéines sont fréquentes avec les différents types d’intervention.

Quel suivi ?

Un suivi après la chirurgie est systématique, par votre médecin, mais aussi lors de différents bilans, le plus souvent réalisés en hopital de jour. Un bilan est prévu 3, 6 et 12 mois après l’intervention puis chaque année pour faire le point sur le plan médical, nutritionnel, diététique entre autres.

Après l'intervention ?

Vos habitudes alimentaires seront profondément transformées. Vous serez obligé (e) de manger en petites quantités, très lentement, de mastiquer longuement. Il ne vous sera plus possible de faire de gros repas. Il sera indispensable de respecter un équilibre alimentaire pour éviter des carences nutritionnelles et pour favoriser la perte de poids.

Le suivi médical est impératif, non seulement dans les mois qui suivent l’intervention, mais également au moins une fois par an dans les années qui suivent. Si vous n’êtes pas prêt (e) à un suivi régulier nous vous déconseillons de subir cette chirurgie.

Une grossesse ?

Il est recommandé d’éviter de débuter une grossesse dans les mois qui suivent une intervention. Une contraception efficace doit être mise en place avant l’intervention. Avant une grossesse programmée, il faut corriger parfaitement les carences en vitamines. Pendant la grossesse, les suppléments en fer, en folates, en vitamines B12 et D doivent être systématiques.